Revue des marchés de mars 2023

Gestion de placements Canada Vie - 11 avril 2023
Commentaire mensuel — Canada Vie - Pour le mois terminé le 31 mars 2023
l'architecture

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont progressé en mars 2023, en dépit de quelques épisodes de volatilité. Les défaillances de Silicon Valley Bank (SVB) et de Credit Suisse Group AG ont ébranlé la confiance des investisseurs. Par crainte d’une éventuelle contagion et de la possibilité que ces échecs déclenchent une récession à l’échelle mondiale, les marchés boursiers ont fait marche arrière. Heureusement, les régulateurs, les banques centrales et les gouvernements ont pris rapidement des mesures afin de régler le problème et de préserver la confiance dans le système bancaire mondial.

Plusieurs banques centrales ont tenu des réunions pendant le mois. La Banque du Canada (BdC) a choisi de faire une pause, une décision que les acteurs du marché espéraient à la suite des déclarations des administrateurs de la banque après leur dernière rencontre. La Fed a relevé la fourchette cible de ses taux fédéraux de 25 points de base, ce qui la porte entre 4,75 % et 5,00 %. La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BDA) ont également relevé leurs taux d’intérêt. L’activité économique s’est relativement bien maintenue en mars, et certains pays et territoires ont même vu leurs secteurs manufacturiers et des services reprendre de la vigueur.

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX essuyait une légère perte, miné par le secteur des soins de la santé. Aux États-Unis, le secteur des technologies de l’information a mené la charge pour permettre à l’indice S&P 500 de passer le fil d’arrivée avec un surplus. Sur le plan des rendements obligataires, les bons à 10 ans des gouvernements canadien et américain ont tous deux battu en retraite pendant le mois. Le prix de l’or a grimpé en contexte d’incertitude soulevée par la conjoncture économique, tandis que le prix du pétrole s’est replié.

Le secteur bancaire mondial sous pression 

La mise sous séquestre de la SVB a créé des remous dans l’ensemble de l’industrie bancaire, ce qui a fait naître de l’inquiétude quant au risque de contagion et de récession mondiale. La SVB a essuyé des revers financiers dus principalement à la hausse abrupte des taux d’intérêt qui a fait fondre la valeur des obligations à long terme en sa possession. Par suite, ses clients, plusieurs appartenant à l’industrie de la technologie, ont perdu confiance et ont commencé à retirer leur dépôt. Quelques banques régionales ailleurs aux États-Unis ont également fait face aux mêmes problèmes que la SVB. UBS Group AG s’est porté acquéreur de la banque Credit Suisse après que les plus importants actionnaires de cette dernière ont refusé d’injecter du capital supplémentaire dans la société et que le rapport financier de la banque a révélé des faiblesses alarmantes. Les banques centrales, les régulateurs et d’autres banques d’importance ont aussitôt réagi afin de circonscrire le problème et d’apaiser la méfiance des investisseurs. La BdC et la Fed, de concert avec d’autres banques centrales, ont annoncé qu’elles allaient augmenter la fréquence des swaps de devises américaines afin d’améliorer le flux de trésorerie sur le marché. Bien que la situation semble s’être calmée, les questions et les éventuels dommages qu’elle a entraînés ont assombri l’humeur du marché. Entre-temps, la Fed a répété que le système bancaire américain était solide, mais a fait remarquer que ces développements pourraient provoquer un resserrement sur le marché du crédit.

La BdC fait une pause, tandis que d’autres continuent sur leur chemin  

Lors de sa rencontre de mars, la Banque du Canada a maintenu le taux cible de son financement à un jour à 4,50 %. On s’attendait à cette décision, car la BdC avait laissé entendre qu’elle cesserait de hausser les taux d’intérêt si l’inflation canadienne ralentissait et si l’économie modérait. Mais bien que la BdC ait signifié qu’elle prolongerait cette pause tant et aussi longtemps que l’évolution de l’économie canadienne le permettrait, la banque croit cependant que l’inflation représente toujours un danger; il se pourrait donc que nous n’en ayons pas terminé avec les augmentations de taux. Malgré tout, cette interruption indique que l’ère du resserrement monétaire agressif arrive peut-être à sa fin. Ailleurs, les principales banques centrales ont poursuivi leur politique. La Fed a de nouveau relevé la fourchette cible des taux fédéraux de 25 points de base, ce qui la porte entre 4,75 % et 5,00 %. Vu le fossé qui se creuse entre les taux de la Fed et ceux de la BdC, il est possible que le dollar canadien subisse une pression à la baisse. En Europe, la BCE a augmenté son taux d’intérêt directeur de 50 points de base pour l’établir à 3,50 %, soit son plus haut niveau depuis 2008. La BCE a de plus déclaré qu’elle surveillait étroitement l’évolution du système bancaire.

En Europe, le secteur des services propulse l’économie 

En Europe, le secteur des services s’est remplumé en mars pour le troisième mois consécutif et à son rythme le plus rapide depuis mai 2022. L’indice S&P des directeurs d’achats du secteur des services s’est élevé à 55,6 en mars contre 52,7 en février. Ce secteur essentiel de l’économie européenne a été stimulé par la multiplication des commandes et la croissance de l’emploi. Au sein de ce secteur, l’activité des services financiers s’est améliorée, particulièrement en matière d’immobilier. C’est plutôt surprenant étant donné les problèmes du système bancaire en général, notamment du Credit Suisse. De plus, l’industrie touristique, un élément clé de la santé économique européenne, a été entraînée vers le haut ce mois-ci par la stabilité et la vigueur du côté des voyages et des dépenses. L’économie européenne avait considérablement ralenti au quatrième trimestre de 2022, tout comme son secteur des services. Le rebond de ce dernier, associé à la résilience du consommateur européen, pourrait permettre à l’économie européenne de croître et d’échapper à la récession en 2023.

Chute du prix du pétrole en mars, mais réductions surprises de la production à prévoir 

Le prix du pétrole a baissé en mars. Il s’est retrouvé sous pression au milieu du mois quand la possibilité d’une récession a fait craindre un recul de la demande mondiale. Cela s’est produit quand les problèmes du système banquier mondial sont venus engendrer la peur d’une hypothétique contagion. Lorsque les régulateurs et les banques centrales de plusieurs pays se sont concertés en vue de stabiliser le système bancaire international, le prix du pétrole a cessé de tomber. Dans son rapport mensuel de mars, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+), tenant compte du ralentissement de l’activité économique, a réduit ses prévisions quant à la demande pour l’année en cours, bien qu’elle continue d’affirmer que celle-ci sera plus forte qu’en 2022. Cette révision à la baisse a également joué sur le prix du pétrole. La flambée du prix du pétrole a été l’une des principales causes de l’inflation mondiale. Au cours des derniers mois, le prix du pétrole a régressé, ce qui a réduit la pression exercée sur les consommateurs et les entreprises partout sur le globe. Au début d’avril, l’OPEP+ a annoncé qu’elle allait retrancher un million de barils de sa production quotidienne afin de stabiliser le marché pétrolier. Cette baisse marquée de l’offre pourrait faire grimper le prix du pétrole, ce qui ajouterait aux pressions inflationnistes et risquerait de pousser les banques centrales à maintenir les taux d’intérêt élevés pendant plus longtemps.