Revue des marchés de novembre 2022

Gestion de placements Canada Vie - 7 décembre 2022
Un ralentissement pourrait se dessiner à l’horizon selon la Réserve fédérale américaine
Revue des marchés de novembre 2022

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont progressé en novembre, portés par l’espoir que le conseil de la Réserve fédérale américaine (la Fed) mette bientôt la pédale douce sur les hausses de taux d’intérêt. Au début du mois, la Fed a augmenté la fourchette cible de ses fonds fédéraux de 75 points de base (pdb) à 3,75 % - 4,00 %, mais si l’on en croit le procès-verbal, les administrateurs envisagent la possibilité de ralentir la cadence des hausses. L’inflation demeure élevée partout dans le monde, particulièrement en Europe et au Royaume-Uni, où les conditions économiques se détériorent. Au Canada et aux États-Unis, l’inflation s’est quelque peu essoufflée, mais elle reste généralisée et nettement au-dessus de l’objectif des banques centrales.

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX s’est relevé, stimulé par la vigueur du secteur des matériaux de base. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 a monté, grâce lui aussi au secteur des matériaux de base. Les titres de ceux-ci ont été maintenus à flot par la hausse du prix de l’or. Pendant ce temps, le prix du pétrole a baissé en novembre quand l’Europe a exprimé sa volonté de plafonner le prix du pétrole russe. Le rendement des obligations à 10 ans tant canadiennes qu’américaines a perdu des plumes ce mois-ci.

Aux États-Unis, la Réserve fédérale pourrait mettre la pédale douce 

À la suite de sa réunion de novembre, la Réserve fédérale a annoncé qu’elle augmentait la fourchette cible de ses fonds fédéraux de 75 points de base (pdb) à 3,75 % — 4,00 %. Il s’agit du taux le plus élevé pour les fonds fédéraux depuis 2008, de la sixième hausse de suite et de la quatrième consécutive de 75 points de base. La Fed a déclaré qu’il faudrait sans doute augmenter encore les taux pour venir à bout de l’inflation persistante, mais la Banque centrale américaine entend surveiller étroitement les répercussions sur l’économie américaine. Dans les jours suivant la réunion, certains administrateurs de la Fed y sont allés de leurs commentaires, et les investisseurs ont tenté de deviner si les hausses de taux se feraient au même rythme ou si elles allaient ralentir. La réponse se trouve peut-être dans le procès-verbal de la réunion publié vers la fin du mois. On peut y lire que la plupart des administrateurs jugent nécessaire qu’elles ralentissent bientôt, mais que le taux des fonds fédéraux pourrait monter plus que prévu si l’inflation reste élevée. Les investisseurs ont commencé à miser sur une augmentation de 50 points de base à la réunion du 14 décembre de la Fed. Cependant, tout indique que les taux continueront de grimper en 2023, mais plus lentement.

Au Canada, les ménages en arrachent

Alors que la pression inflationnaire persiste au Canada et que le Banque du Canada (BDC) continue à majorer les taux d’intérêt, les Canadiens souffrent de plus en plus du resserrement des conditions économiques. Selon le Bureau du surintendant des faillites du Canada (BSF), les cas d’insolvabilité ont monté de 3,1 % en septembre par rapport au mois précédent, et de 22,5 % par rapport à septembre 2021. Comparativement à l’année dernière, les cas d’insolvabilité chez les consommateurs ont bondi de 22,1 %, ce qui laisse entendre que les ménages canadiens peinent sous le poids des taux d’intérêt et de l’inflation. Même si l’inflation a ralenti depuis quelques mois, grâce en grande partie à la baisse du prix de l’essence, elle demeure généralisée et atteint de plein fouet les Canadiens dans presque toutes leurs dépenses quotidiennes. Plusieurs études récentes montrent que le solde des cartes de crédit s’élève parce que les Canadiens sont obligés de payer plus cher plusieurs biens et services.

Ces conditions financières difficiles ne compliquent pas uniquement les achats de tous les jours, elles frappent aussi les Canadiens détenteurs d’une hypothèque. Lors d’un récent discours, Carolyn Rogers, sous-gouverneur de la Banque du Canada, a fait remarquer qu’environ 670 000 des prêts hypothécaires consentis au Canada depuis le début de la pandémie sont à taux variable et que la hausse des coûts d’emprunt pourrait avoir des effets indésirables pour ces emprunteurs. Elle espère cependant qu’en raison des critères très stricts imposés en matière d’admissibilité à un prêt hypothécaire, ces ménages pourront faire face à des taux d’intérêt plus élevés et que le marché de l’habitation canadien ne s’effondrera pas. Les conditions financières difficiles pourraient réduire les dépenses des consommateurs, mais jusqu’à maintenant, ceux-ci ont fait preuve de résilience. Malgré la baisse des ventes au détail en septembre, Statistique Canada estime qu’elles devraient rebondir de 1,5 % en octobre.          

Une faible croissance mondiale pendant le troisième trimestre

Les dernières données de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) indiquent que l’économie mondiale a crû d’à peine 0,4 % pendant le troisième trimestre de 2022. Selon l’OCDE, le ralentissement du commerce mondial a joué un rôle déterminant dans cette inertie. L’organisation économique a ajouté que la faible demande, jumelée à la baisse du prix des produits de base, a fait baisser la valeur des flux commerciaux au cours du troisième trimestre. Après six mois de déclin, l’économie américaine a renoué avec la croissance, mais celle-ci a été moindre en Europe et au Canada. Pendant ce temps, toujours au troisième trimestre, l’économie s’est contractée en Angleterre et au Japon, et le produit intérieur brut chinois s’est amélioré.

Dans ses prévisions les plus récentes, l’OCDE soutient que la croissance demeurera modeste jusqu’à la fin de 2022 et en 2023, mais qu’il n’y aura probablement pas de récession. L’organisation croit que les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’inflation élevée, la hausse des taux d’intérêt et le faible enrichissement des ménages risquent de nuire à la remontée économique. Elle prévoit que l’expansion de l’économie mondiale sera de 3,1 % en 2022 mais qu’elle ralentira à 1,0 % l’année suivante. Certains signaux récents indiquent que l’OCDE pourrait avoir raison. Les États-Unis et l’Europe ont rapporté que leurs activités commerciales se sont contractées en novembre. Pendant ce temps, la Chine a dû imposer de nouvelles restrictions sanitaires à la suite de la recrudescence des cas de COVID-19 qui a entraîné les premiers décès depuis 2020. Cette situation pourrait exercer encore plus de pression sur l’économie chinoise déjà mal en point.

Des investissements en matière d’énergie verte en Indonésie

Le Canada et huit autres pays ont conclu avec l’Indonésie un accord visant à réduire la dépendance au charbon de ce pays. L’Indonésie est le troisième producteur mondial de charbon et l’un des plus importants émetteurs de CO2 au monde. Alors qu’un peu partout dans le monde on cherche à réduire l’usage du charbon et les émissions de carbone, cet accord pourrait grandement faire baisser les émanations mondiales. Ce Partenariat pour une transition énergétique juste offre des subventions et des prêts avoisinant les 20 milliards $ sur cinq ans, issus tant du secteur public que du secteur privé, pour accélérer la transition vers une énergie plus propre. Cette entente est en adéquation avec l’Accord de Paris. Selon l’OCDE, l’économie indonésienne devrait croître de 4,7 % en 2023, ce qui est remarquable quand on sait que la plupart des autres pays vont connaître un ralentissement notable. Plusieurs pays se sont engagés à atteindre la carboneutralité dans le but de contrer les effets néfastes des changements climatiques. Dans le cadre de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, le Canada s’est engagé à réduire ses émissions à zéro d’ici 2050.