Revue des marchés de février 2023

Gestion de placements Canada Vie - 7 mars 2023
Les banques centrales continuent de lutter contre l’inflation
l'architecture

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont été lésés en février par les données économiques indiquant que les banques centrales internationales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed), allaient imposer de nouvelles hausses du taux d’intérêt. La Fed, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre (BDA) ont toutes commencé le mois en relevant leurs taux d’intérêt et en laissant entendre que d’autres augmentations allaient sûrement suivre. En effet, de nouvelles hausses semblent à prévoir à la lumière des pressions inflationnistes qui perdurent, bien que celles-ci se soient quelque peu relâchées au cours des derniers mois. Aux États-Unis, l’indice des prix pour les dépenses de consommation personnelle (PCE), l’indicateur préféré de la Fed en matière d’inflation, a été plus haut que prévu en janvier. Pour sa part, la Banque du Canada semble disposée à interrompre les augmentations de taux d’intérêt, car l’économie canadienne risquerait d’être affaiblie par des taux plus élevés. L’économie du Canada est restée largement inchangée au quatrième trimestre de 2022.

Sur les marchés de l’Amérique du Nord, l’indice composé S&P/TSX au Canada et l’indice S&P 500 aux États-Unis ont tous deux accusé des revers pendant le mois. Le prix du pétrole a baissé, en partie de crainte qu’un déclin des conditions économiques mondiales vienne endiguer la demande. Le prix de l’or a également diminué en février. Entretemps, les taux de rendement des obligations du gouvernement à 10 ans, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont terminé cette course mensuelle à la hausse.

Les banques centrales mondiales commencent l’année sur un pied haussier 

En février, bon nombre des principales banques centrales ont tenu leur première rencontre de l’année. Ce début d’année s’est donc déroulé sous le signe de nouvelles majorations de taux d’intérêt. La Fed a augmenté de 25 points de base (pdb) le taux de ses fonds fédéraux qui se situe désormais à l’intérieur d’une fourchette de 4,50 à 4,75 %, la plus haute depuis 2007. Bien qu’elle ait mis la pédale douce sur la progression des taux, la Fed ne semble pas encore prête à la freiner. Elle a fait remarquer qu’elle allait sans doute continuer à majorer les taux tant que l’inflation n’aurait pas atteint les 2 %. Elle a toutefois ajouté qu’elle allait être attentive aux répercussions du resserrement de la politique monétaire sur les conditions économiques des États-Unis. La banque centrale a par la suite publié le procès-verbal de sa rencontre, révélant qu’il est fort probable que les taux excéderont le seuil de 5,1 % prévu antérieurement.

Les nouvelles en provenance de l’Europe sont semblables. La BCE a augmenté son taux d’intérêt principal de 50 points de base pour l’établir à 3,00 %. À l’instar de la Fed, la BCE s’en tient à son plan qui consiste à accroître les taux jusqu’à ce que l’inflation ait atteint sa cible. La banque centrale de l’Europe a également fait part de son intention de relever son taux directeur d’un autre 50 points de base à sa rencontre de mars. La Banque d’Angleterre (BDA) lui a emboîté le pas en ajoutant elle aussi 50 points de base à son taux d’intérêt, ce qui le porte à 4,00 %. À l’issue de cette majoration, son taux touchait son niveau le plus élevé depuis 2008. La BCE entend poursuivre ses hausses de taux, mais plus lentement.

La croissance économique du Canada a stagné au quatrième trimestre 

L’économie canadienne n’a guère bougé au quatrième trimestre de 2022, comme en témoigne sa croissance de 0,0 %. C’était la première fois que l’économie canadienne stagnait depuis le deuxième trimestre de 2021. Il s’agissait aussi d’un ralentissement marqué par rapport au taux de croissance annualisé de 2,3 % du troisième trimestre. On avait beau s’attendre à une décélération en raison des conditions financières extrêmement serrées, cette inertie a surpris les acteurs du marché. Elle a été causée principalement par le déclin des investissements dans les entreprises et le logement.

À l’inverse, les échanges commerciaux nets et les dépenses des ménages ont été les premiers à contribuer à la croissance économique. L’augmentation des dépenses des ménages a été particulièrement marquée, ce qui sous-entend que les ménages canadiens demeurent relativement résilients en dépit du prix élevé des biens et des services et des hausses de taux d’intérêt. La consommation des ménages a crû de 0,5 % durant le trimestre, alors qu’elle avait reculé de 0,1 % au troisième trimestre. Cette hausse s’explique par le fait que les épargnes se sont accumulées pendant la pandémie et que le marché de l’emploi canadien reste vigoureux. Au cours de 2022, les dépenses de détail ont monté de 8,2 % par rapport à l’année précédente. Une forte consommation de la part des Canadiens et Canadiennes pourrait aider l’économie canadienne à se stabiliser au cours des mois à venir.

L’activité économique des États-Unis redevient positive en janvier 

Selon la Réserve fédérale de Chicago, l’activité économique des États-Unis a progressé en janvier pour la première fois depuis septembre 2022. L’indice d’activité nationale de la Fed de Chicago s’est élevé à 0,23 en janvier contre -0,46 le mois précédent. Ce chiffre positif a étonné les économistes qui s’attendaient à ce qu’il soit de -0,25. Un indicateur supérieur à 50 indique une tendance à la hausse de la croissance économique des États-Unis. Les indicateurs liés à la production et à l’emploi ont contribué à la relance de l’activité économique. S’est ajouté à ceux-ci l’apport du consommateur américain qui a plus dépensé au cours du mois. Une fois de plus, le consommateur américain n’a pas déçu. Bien que l’expansion ait été plutôt lente au quatrième trimestre de 2022, les dépenses des consommateurs se sont rehaussées de 1,4 % et ont participé au taux de croissance annualisé de 2,7 % de l’économie des États-Unis. Cette montée s’est poursuivie en 2023 avec des ventes au détail qui ont grimpé de 3,0 % en janvier, soit l’augmentation la plus rapide depuis 2021. Ce même mois, les dépenses personnelles ont atteint 1,8 %, surpassant ainsi les attentes. Ici également, la forte consommation des Américains et Américaines pourrait aider l’économie des États-Unis à éviter une récession.

L’activité commerciale remonte la pente en Chine 

Le relâchement des mesures de confinement et le congé du Nouvel An lunaire ont contribué à faire redémarrer l’activité économique chinoise en janvier, et cet élan semble s’être poursuivi en février. Enfin libérés des confinements restrictifs, les gens ont dépensé nettement plus durant les fêtes, ce qui a amélioré les conditions commerciales. Cette évolution a été bien accueillie par la deuxième économie mondiale et le principal partenaire commercial de nombreux pays. Selon l’indice composé des directeurs d’achats NBS, l’activité commerciale chinoise s’est dilatée à un rythme record en février. Il s’agissait de la deuxième expansion de suite, après trois mois consécutifs de contraction. L’ensemble de l’activité commerciale a été soutenu par la vigueur des secteurs manufacturier et des services chinois. L’activité manufacturière a bénéficié de l’augmentation des nouvelles commandes, des commandes à l’exportation et de la production. Le secteur manufacturier chinois est un élément clé de l’économie du pays, de sorte que son expansion était indispensable à une éventuelle croissance cette année. Après un ralentissement considérable de l’activité économique en 2022, les premières données laissent espérer que l’économie chinoise connaîtra une meilleure croissance, surtout si l’économie mondiale échappe à la récession.