Revue des marchés de avril 2023

Gestion de placements Canada Vie - 5 mai 2023
Pour le mois ayant pris fin le 30 avril 2023
l'architecture

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux se sont montrés plutôt volatils en avril, bien qu’ils aient tout de même terminé le mois en territoire positif. L’incertitude régnait, car les investisseurs se demandaient de combien la Réserve fédérale américaine et les autres banques centrales allaient majorer les taux d’intérêt compte tenu des nouvelles données économiques. Vers la fin du mois, la confiance dans le système bancaire américain a été ébranlée quand la First Republic Bank a annoncé que les dépôts avaient baissé de 42 % au cours du premier trimestre. Les régulateurs sont intervenus et, à la fin du mois, JPMorgan Chase & Co. s’est porté acquéreur de la banque en difficulté.

Ni la Fed, ni la Banque d’Angleterre ni la Banque centrale européenne n’ont tenu de rencontres en avril. La Banque du Canada (BdC), la Banque du Japon et la Banque populaire de Chine n’ont pas modifié leurs taux directeurs ce mois-ci. L’inflation a baissé en mars, mais elle demeure encore trop élevée. Dans l’ensemble, les marchés de la main-d’œuvre ont gardé le cap, ce qui a soutenu la résilience des consommateurs. À l’échelle mondiale, les secteurs de la fabrication et des services ont enregistré des résultats mitigés en avril.

Au Canada, les 11 secteurs de l’indice composé S&P/TSX ont terminé le mois sur une note positive. Aux États-Unis, l’indice S&P 500 s’est aussi avancé, alimenté par la solide performance du secteur des services de communication. Les prix du pétrole et de l’or se sont relevés au cours du mois. Les rendements des bons à 10 ans des gouvernements canadien et américain ont essentiellement fait du surplace pendant cette période hebdomadaire.

Activité économique mondiale : solide sans être excellente 

En avril, les principales économies mondiales ont dévoilé leurs taux de croissance du produit intérieur brut pendant le premier trimestre, et les données indiquent que l’économie mondiale s’améliore, mais lentement. Selon des données préliminaires, l’économie des États-Unis aurait progressé de 1,1 % sur une base annuelle au premier trimestre de 2023, ce qui représente un ralentissement par rapport à l’expansion de 2,6 % du dernier trimestre de 2022. Le consommateur américain a été le premier moteur de ce progrès, car en dépit des conditions financières serrées, les ménages ont dépensé davantage au cours du trimestre. Malheureusement, cela a été partiellement annulé par la chute des placements immobiliers. La Chine a affiché une croissance annuelle de 4,5 % au premier trimestre, car son activité économique a été stimulée par l’assouplissement des mesures de confinement. De son côté, l’économie européenne a gagné 0,1 % par rapport au premier trimestre de 2022, alors qu’elle avait perdu 0,1 % au quatrième trimestre de 2022.

Si l’on se fie aux données, l’économie mondiale pourrait être en mesure d’éviter une récession. Cependant, les conditions économiques risquent de se dégrader plus avant. Dans ses Perspectives de l’économie mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que l’économie mondiale progressera plus lentement cette année que l’an passé. Le FMI estime que les tensions géopolitiques, notamment les dissensions grandissantes entre les États-Unis et la Chine, risquent de freiner la croissance. De plus, ces tensions géopolitiques persistantes pourraient mettre à mal l’économie des marchés émergents en amoindrissant les investissements étrangers dans un contexte de tensions mondiales et de croissance apathique.

Relâchement des pressions inflationnistes en Amérique du Nord 

Les données de mars sur l’inflation ont montré que les pressions au Canada et aux États-Unis s’étaient relâchées, mais qu’elles demeuraient nettement au-dessus des cibles de la BdC et de la Fed. Au Canada, l’inflation a diminué ses ardeurs à 4,3 % en mars, soit le ralentissement le plus important depuis août 2021. Ce relâchement a été causé en grande partie par la baisse du prix de l’essence. Bien que cette baisse ait été bien accueillie, elle pourrait être de courte durée. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a annoncé qu’elle allait réduire sa production de pétrole, ce qui pourrait faire monter le prix de celui-ci. Même scénario aux États-Unis où le prix de l’essence a également diminué, ce qui a fait baisser le taux d’inflation à 5,0 %. Il s’agissait de son taux le plus bas en presque deux ans. Le fait que l’inflation soit en baisse suggère que la politique monétaire serrée des deux banques centrales a porté fruit. Toutefois, l’inflation demeure trop élevée et généralisée. La BdC a mis un frein aux hausses de taux, sans toutefois cesser de surveiller de près l’évolution de l’inflation et de l’économie canadienne. De son côté, la Fed semble disposée à poursuivre son combat contre l’inflation avec de nouvelles hausses de taux.

Consommateur canadien : l’étau se resserre 

Des données récentes indiquent que les ménages canadiens commencent à souffrir de la flambée de l’inflation et des taux d’intérêt. Au Canada, les ventes au détail ont perdu 0,2 % en février pour ainsi enregistrer un troisième mois sur une période de quatre mois sans augmentation. Ce déclin a été entraîné par la baisse des ventes dans les stations-service et les détaillants de marchandises diverses. Si l’on exclut les ventes d’automobiles, les ventes au détail se sont en fait repliées de 0,7 %. Et les prévisions pour mars ne sont pas encourageantes. En effet, Statistique Canada estime à 1,4 % le déclin des ventes au détail en mars. Les conditions financières serrées semblent inciter les ménages canadiens à réduire leurs dépenses. Même en sabrant les dépenses non essentielles, les Canadiens peinent à payer pour le nécessaire. Une enquête de l’institut Angus Reid a révélé que les deux cinquièmes des résidents canadiens puisent dans leurs économies pour faire face à l’inflation. Ils ont aussi cessé de contribuer à leur CELI et à leur REER, ce qui risque d’avoir des effets à long terme sur l’ensemble de leur planification financière. Les Canadiens sont avantagés par un marché de l’emploi robuste, mais le recul des dépenses pourrait nuire à la santé de l’économie canadienne.

Resserrement prévu des conditions de crédit aux États-Unis 

L’effondrement de la Silicon Valley Bank et les ennuis subséquents éprouvés par nombre de banques régionales américaines ont créé des remous parmi les investisseurs, soucieux des problèmes non négligeables frappant le secteur bancaire mondial. Les régulateurs et les législateurs sont intervenus et ont fait de leur mieux pour restaurer la confiance dans le système bancaire. Mais il se pourrait que les répercussions de ces événements se prolongent. La Fed a réaffirmé que le système bancaire américain demeurait solide, mais que les conditions en matière de crédit risquaient de se resserrer. Une enquête récente de la Réserve fédérale américaine de New York montre que c’est peut-être déjà le cas. L’enquête révèle que 58,2 % des Américains ont plus de mal à obtenir du crédit cette année que l’an dernier. Cette situation pourrait avoir des retombées négatives sur les conditions financières déjà difficiles de plusieurs ménages américains. Selon la même enquête, un plus grand nombre d’Américains croient qu’ils pourraient ne pas s’acquitter de l’un des remboursements minimaux de leur dette au cours de la prochaine année. Ce problème pourrait s’exacerber si les taux d’intérêt montent encore et si le système bancaire américain continue de connaître des difficultés. Des conditions de crédit plus serrées aux États-Unis pourraient entraîner des conséquences pour les ménages et les entreprises, ce qui en retour risque de se répercuter négativement sur la croissance économique.