Revue des marchés de juillet 2024

Canada Vie - Aug 08, 2024

Pour le mois ayant pris fin le 31 juillet 2024

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux se sont redressés en juillet, mais ils ont toutefois été volatils par moment. Les investisseurs se sont montrés méfiants envers les titres risqués, d’autant que certaines banques centrales ont maintenu leurs taux élevés et que les données sur l’économie mondiale montraient de la mollesse. Par ailleurs, comme apparemment le développement, et donc les rendements éventuels, en matière d’intelligence artificielle ne progresse pas aussi vite qu’on s’y attendait, cela a pesé sur les titres des géants de la technologie, qui ont été les principaux moteurs de la performance des marchés boursiers cette année. Dans les pays développés, les bourses ont gagné du terrain. Elles en ont cependant perdu sur les marchés émergents, en partie à cause des conditions économiques incertaines qui se répercutent sur l’activité commerciale.

 

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX s’est avancé, aidé en cela par la bonne performance des secteurs de l’immobilier et des matériaux. Au sud de la frontière, les actions américaines ont légèrement monté. Du côté des produits phares, le prix du pétrole a décliné au cours du mois tandis que celui de l’or a augmenté. Les rendements des obligations gouvernementales à 10 ans du Canada et des États-Unis ont reculé en juillet.

 

La BDC réduit encore les taux de 25 pb

La Banque du Canada (BDC) n’a pas tardé à réduire encore les taux, cette fois en soustrayant 25 pb à son taux d’intérêt à un jour pour une deuxième fois de suite, lors de sa dernière rencontre. Son taux directeur est maintenant de 4,50 %. La banque centrale canadienne croit que l’économie du pays a besoin d’être stimulée alors que l’inflation descend et que l’activité économique ralentit. De plus, le marché du travail semble s’affaiblir depuis quelques mois. La BDC pense que la réduction des taux d’intérêt pourrait faire baisser les hypothèques et le coût de l’habitation, deux catégories qui ont alimenté les pressions inflationnistes ces derniers mois. La BDC montre aussi du doigt l’affaiblissement de l’activité économique. La croissance a été plutôt ténue dans ce cadre financier serré. Le Fonds monétaire international prévoit que l’économie canadienne ne progressera que de 1,3 % cette année, ce qui n’est pas sans rappeler 2022, une année plus que médiocre. Dans son communiqué, la BDC s’est montrée prudente. Elle a rappelé que l’économie canadienne doit relever de nombreux défis, touchant particulièrement les consommateurs et les entreprises. Elle a ajouté que l’inflation ralentira cette année avant d’atteindre la cible des 2 % en 2025. Elle a réaffirmé son intention de continuer à abaisser les taux d’intérêt, sans toutefois préciser quand. Elle prendra chaque décision indépendamment, en se fondant sur les données économiques du moment. Pour l’heure, si l’on se fie aux conditions économiques, la BDC devrait réduire encore les taux cette année et en 2025.      

 

La croissance économique des États-Unis continue de résister

Selon une estimation préliminaire, l’économie américaine s’est accélérée plus vite que prévu lors du deuxième trimestre de 2024.Cependant, l’optimisme a été tempéré par le fait que la croissance a tendance à être généralement plus basse que l’an passé au cœur de conditions financières serrées. Le produit intérieur brut des États-Unis a gagné 2,8 %, sur une base annualisée, au deuxième trimestre de 2024. C’est plus que les prévisions de 2 % des économistes. L’augmentation des dépenses des consommateurs et des entreprises a été bénéfique à l’économie, bien qu’elle ait été partiellement annulée par la chute du commerce net et des investissements dans l’immobilier résidentiel qui se sont contractés pour la première fois en un an. L’activité de ce dernier secteur a été modeste ces derniers mois parce que le loyer de l’argent élevé et le prix coûteux des maisons ont freiné la demande.

 

Malgré cette croissance plus forte, l’activité économique a été plus lente en 2024 que lors des années précédentes, ce qui laisse entendre que le coût élevé de l’emprunt et l’inflation toujours haute freinent les consommateurs et les entreprises. Si l’on ajoute la tendance à la baisse de l’inflation, il est probable que cela incitera la Réserve fédérale américaine (Fed) à commencer à réduire les taux d’intérêt. Les investisseurs devront cependant attendre encore un peu puisque la Fed a gardé ses taux à 5,25 - 5,50 % à sa réunion de juillet. 

 

Un soutien accru pour l’économie chinoise

En juillet, la Banque populaire de Chine (BPC) a mis en place de nouvelles mesures pour soutenir l’économie chinoise actuellement mal en point. Celle-ci n’a progressé que de 4,7 % d’une année sur l’autre au deuxième trimestre de 2024, c'est-à-dire nettement moins qu'au premier trimestre où elle a été de 5,3 %. La demande intérieure et la faiblesse du marché immobilier continuent de peser lourdement sur l’activité économique générale. Cependant, le secteur industriel s’est quelque peu amélioré, grâce en partie aux efforts faits par le gouvernement pour le revigorer. Mais les appels demandant de l’aide susceptible de relancer la demande et l’immobilier se sont multipliés et la BPC les a entendus. À sa réunion de juillet, elle a soustrait 10 pb des taux préférentiels des prêts à un et à cinq ans, qui se chiffrent maintenant à 3,35 % et 3,85 % respectivement. Les deux ont désormais atteint un plancher record. Le taux préférentiel à un an sert de taux de référence pour les prêts aux ménages et aux entreprises, ce qui pourrait faire monter la demande. Le taux à cinq ans, lui, est le taux de référence pour les prêts hypothécaires. La BPC espère que ce taux inférieur relancera l’activité du marché immobilier. La BPC ne s’est pas arrêtée là. À la fin du mois, elle a allégé le taux du prêt marginal à moyen terme de 20 pb à 2,3 %. Bien que ces mesures aient été bien accueillies, les investisseurs espèrent que le gouvernement en fera davantage pour intensifier la demande. Ce pourrait s’avérer vital, surtout si les partenaires commerciaux chinois imposent encore plus de droits de douane sur ses exportations. 

 

Changement à la direction du gouvernement du Royaume-Uni

Le parti travailliste a remporté les élections générales de juillet au Royaume-Uni. Pour la première fois en 14 ans, le parti conservateur ne constituera pas le gouvernement du pays. Le parti travailliste a promis de rétablir l’équilibre budgétaire, et aussi des dépenses, et de ne pas augmenter l’impôt sur le revenu. Maintenant, le premier ministre Keir Starmer devra mettre en œuvre des politiques propres à soutenir et à relancer l’activité économique alors que le loyer de l’argent et les pressions inflationnistes sont élevés, deux facteurs qui ont entravé la croissance économique. L’économie du Royaume-Uni a gagné 0,7 % au premier trimestre de 2024 après être tombée en récession technique à la fin de 2023. La demande intérieure a particulièrement souffert des conditions financières difficiles. Lors de sa réunion du 1er août, la Banque d’Angleterre (BoE) a retiré 25 pb à son taux directeur qui est maintenant de 5,00 %. La victoire du parti travailliste ne devrait guère influencer la BoE, particulièrement à court terme. La BoE doit continuer à surveiller de près l’évolution de l’inflation et du marché du travail avant de décider de sa politique monétaire. Toutefois, il va sans dire que le gouvernement modifiera certaines politiques, ce qui aura, espère le parti travailliste, des répercussions positives sur les conditions économiques.