Revue des marchés de octobre 2023

Gestion de placements Canada Vie - 8 novembre 2023
Pour le mois ayant pris fin le 31 octobre 2023
l'architecture

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont chuté en octobre. En effet, l’humeur des investisseurs a été assombrie par les tensions géopolitiques, les données économiques peu encourageantes et la possibilité que les taux restent élevés encore longtemps. L’inflation a paru s’essouffler en octobre, ce qui a poussé les banques centrales comme la Banque du Canada (BDC) et la Banque centrale européenne (BCE) à maintenir leurs taux*. L’activité manufacturière des principales économies s’est contractée, ce qui laisse entendre que la demande mondiale a été plutôt modeste.

Selon des prévisions anticipées publiées en octobre, l’économie américaine a enregistré une croissance annualisée de 4,9 % au troisième trimestre, tandis que celle de l’Europe s’est repliée de 0,1 %. Pour sa part, l’économie chinoise a gagné 4,9 % d’une année sur l’autre au troisième trimestre et semble vouloir se stabiliser.

L’indice composé S&P/TSX a décliné ce mois-ci en raison de la faiblesse des secteurs des soins de la santé et de l’immobilier. Au sud de la frontière, les actions américaines ont reculé. Les rendements des obligations à 10 ans du gouvernement du Canada ont diminué tandis qu’ils ont augmenté quant à celles du gouvernement américain. Le prix de l’or s’est relevé dans ce contexte de tensions géopolitiques et d’incertitude économique mais celui du pétrole a glissé.

Le commerce et le consommateur canadien perdent des forces 

En raison de l’incertitude qui pèse sur les conditions économiques du Canada, le sentiment des consommateurs et des commerces du pays tourne à l’aigre. Cette perte de confiance est due principalement au resserrement de la situation financière des Canadiens qui résulte des hausses de taux d’intérêt imposées depuis 18 mois par la BDC dans le but d’endiguer les pressions inflationnistes. Le bulletin Enquête sur les perspectives des entreprises du troisième trimestre de la BDC a révélé que celles-ci craignent qu’une politique sévère freine la progression des ventes, raison pour laquelle elles ont réduit l’embauche de personnel et leurs projets d’investissement. Tant les grandes que les petites entreprises partagent ce sentiment. L’indice d’optimisme des petites entreprises de la FCEI a régressé en octobre à son niveau le plus bas depuis avril 2020. L’indice canadien de confiance Nanos Bloomberg, suivi hebdomadaire de la confiance des consommateurs canadiens, a encore baissé en octobre, car ceux-ci s’inquiètent de l’économie et de leur propre situation financière. Ce pessimisme pourrait aussi se répercuter sur l’économie générale dans laquelle les ventes au détail ont fléchi de 0,1 % en août et auraient également décliné en septembre si l’on se fie à des prévisions anticipées. Que fera la BDC ? Elle a maintenu son taux d’intérêt à un jour à 5,00 % lors de sa rencontre d’octobre et pourrait l’y garder jusqu’à la fin de 2023 étant donné que l’activité économique semble faiblir.

La croissance économique américaine reste forte au troisième trimestre 

Selon des prévisions anticipées, l’économie américaine a connu au troisième trimestre de 2023 une croissance annualisée de 4,9 %, alors qu’on s’attendait à moins. Cette fois encore, le grand moteur de cette avancée a été la résilience du consommateur américain dont les dépenses personnelles, qui ont grimpé de 4,9 % au cours du trimestre, continuent de défier les attentes en dépit des conditions financières serrées. Ce rehaussement est alimenté par un marché du travail robuste et des épargnes antérieures. Cependant, on commence à redouter que ces épargnes soient en train de fondre et que l’essor du marché de l’emploi soit passé, facteurs qui risquent de modérer les dépenses pendant les trimestres à venir. L’économie a aussi été stimulée par la reprise des investissements immobiliers qui s’étaient affaissés depuis quelques années. Une activité commerciale vigoureuse, notamment une hausse marquée des exportations, a également contribué à cet élan. Bien que la Fed ait fait une pause au début de novembre, l’alliance d’une économie plus forte que prévu et d’une inflation encore élevée pourrait remettre sur la table la possibilité d’une autre hausse.

L’activité commerciale européenne retombe au niveau de 2020 

Les coûts d’emprunt considérables et les pressions inflationnistes importantes ont des conséquences désastreuses sur l’activité commerciale européenne. Selon l’indice composé ICOB des directeurs d’achat de la zone euro, celle-ci s’est contractée comme elle ne l’avait pas fait depuis novembre 2020, tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services. Dans le secteur manufacturier, l’amoindrissement de la demande continue de faire baisser le nombre de nouvelles commandes, tant intérieures qu’extérieures, et par conséquent, la production. Le secteur des services, qui a toujours été le flambeau d’une économie européenne forte, a battu en retraite pour le troisième mois de suite. Ce glissement traduit le fait que les dépenses en voyage et en loisirs ont diminué à travers le continent. Le recul de l’activité commerciale s’est aussi exprimé dans les données sur le PIB de l’Europe. Des prévisions anticipées indiquent que l’économie européenne a rapetissé de 0,1 % au troisième trimestre de 2023, ce qui serait une première depuis décembre 2020. Voyant que les conditions économiques s’émoussaient et que les pressions inflationnistes s’apaisaient, la BCE a maintenu son taux directeur à 4,50 % à sa rencontre d’octobre. Bien que la banque n’ait pas exclu la possibilité d’une nouvelle hausse de taux, cela semble de moins en moins probable considérant le ralentissement de l’économie européenne.

La Chine lance un train de mesures de soutien économique 

Aux prises avec des difficultés économiques, le gouvernement chinois a mis en place d’importantes mesures de soutien destinées à relancer les conditions économiques de la deuxième économie mondiale. À la fin d’octobre, il a annoncé qu’il procéderait à une émission de la dette souveraine de 1 billion de yuans (189,7 milliards $ CAN). L’émission servira plusieurs objectifs. La plus grande part ira à la construction d’infrastructures, particulièrement dans les zones frappées par des catastrophes naturelles. Bien que ces stimuli puissent avoir un effet positif sur l’activité économique, celui-ci ne sera peut-être pas immédiat, car quelques-uns de ces moyens ne seront mis en œuvre que l’an prochain. Une autre part sera reliée aux changements climatiques. On espère ainsi prêter main-forte au très important secteur manufacturier et aux énergies renouvelables. L’un des obstacles majeurs à l’économie chinoise est son secteur de l’immobilier qui a mis à mal les finances de nombre de ses gouvernements locaux. Pour y remédier, Beijing a instauré un processus par lequel ces derniers pourront facilement emprunter de l’argent. Au troisième trimestre, l’économie chinoise a paru se stabiliser avec sa croissance de 4,9 % d’une année sur l’autre. Beijing espère entretenir cet essor. 

 

*La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé le 1er novembre qu’elle allait également les garder tels quels.