Revue des marchés  août 2023

Gestion de placements Canada Vie - 8 septembre 2023
Pour le mois terminé le 31 août 2023
l'architecture

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux ont chuté en août. L’inquiétude quant à la dette du gouvernement américain, l’émission de données économiques partagées et la présence de certains signes indiquant que les banques centrales mondiales allaient de nouveau hausser les taux d’intérêt ont assombri l’humeur des investisseurs. En août, l’inflation est demeurée élevée et au-dessus des cibles des banques centrales mondiales. L’activité commerciale de plusieurs économies primordiales a fait montre d’une certaine faiblesse en août, particulièrement dans le secteur manufacturier.

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a perdu du terrain, miné par le ralentissement du secteur de la consommation discrétionnaire. Les actions américaines, mesurées par l’indice MSCI USA, ont également fini la semaine en retrait. Le prix de l’or a dégringolé pendant le plus clair du mois avant de récupérer vers la fin de celui-ci. Le prix du pétrole n’a guère bougé. Les rendements des obligations à 10 ans du gouvernement ont augmenté, tant au Canada qu’aux États-Unis.

En Amérique du Nord, l’inflation remonte  

Au cours de la dernière année, les pressions inflationnistes s’étaient considérablement relâchées au Canada et aux États-Unis. Bien qu’elles soient restées élevées, les participants au marché avaient jugé ce déclin encourageant. Cependant, au Canada et aux États-Unis, l’inflation a rebondi en juillet. Mais cette accélération ne viendra sans doute pas altérer la direction actuellement empruntée par la Banque du Canada (BdC) et la Réserve fédérale américaine (Fed). Le taux d’inflation canadien a augmenté à 3,3 % en juillet, alors qu’il se chiffrait à 2,8 % en juin. Les économistes s’attendaient à ce qu’il soit plus haut. L’augmentation du prix de l’électricité et une autre montée des coûts hypothécaires ont contribué à cet état de fait. Pendant ce temps, les prix énergétiques ont poursuivi leur descente, mais plus lentement en juillet qu’en juin. Au sud de la frontière, l’inflation s’est accrue pour la première fois en 12 mois, passant de 3,0 % en juin à 3,2 % en juillet. Tout comme au Canada, le coût de l’énergie aux États-Unis a reculé plus lentement ce mois-ci qu’en juin, mais les coûts du transport et des vêtements ont progressé. Lors du symposium de Jackson Hole en août, Jerome Powell, le président de la Fed, a déclaré que celle-ci n’avait pas encore vaincu l’inflation et qu’elle devrait sans doute majorer les taux et les maintenir à un niveau restrictif afin d’abaisser l’inflation à la cible voulue. La BdC rendra sa prochaine décision quant aux taux d’intérêt le 6 septembre, et la Fed, le 20 septembre.

Au Canada, le marché du travail montre des signes d’essoufflement 

Y aurait-il anguille sous roche dans le marché du travail canadien? Les récentes données donnent à croire que oui. Selon Statistique Canada, pour la deuxième fois en trois mois, l’économie canadienne a vu disparaître des emplois en juillet, cette fois au nombre de 6 400. Le taux de participation a fléchi à 65,6 % ce mois-ci. En conséquence, le chômage s’est amplifié, passant de 5,4 % en juin à 5,5 % en juillet, ce qui correspond aux attentes des économistes. Il s’agissait pour le Canada d’un sommet depuis janvier 2022. Les salaires ont encore augmenté, ce qui a aggravé les pressions inflationnistes. Au Canada, les salaires ont été de 5,0 % plus élevés en juillet qu’à pareille date l’an passé, ce qui est nettement au-dessus de ce que les économistes escomptaient (4,1 %). Bien que les données indiquent que le marché du travail canadien commencerait à s’essouffler, il demeure néanmoins plutôt robuste, au grand étonnement de la BdC qui croyait que ses hausses d’intérêt agressives le conduiraient à ralentir. Le Canada a évité la récession, du moins jusqu’à ce jour, principalement grâce à la vitalité du marché du travail.

Aux É.-U., la dette du gouvernement et du secteur financier est sous pression  

Les agences de notation ont exprimé au cours du mois leur inquiétude quant à la dette du gouvernement et du secteur financier américains et ont par conséquent abaissé leur notation de crédit. Au début d’août, Fitch Ratings a abaissé la cote de crédit de la dette à long terme en devises étrangères des États-Unis de AAA à AA+. Il s’agissait pour le gouvernement américain d’une première décote depuis 2011, lorsque le S&P Global avait pris une mesure semblable. Fitch croit que l’absence de gouvernance solide — démontrée par la fréquence des tensions quant au plafond de la dette, par le degré croissant de l’endettement et l’affaiblissement escompté des conditions économiques — pourrait mettre en cause la capacité du gouvernement à gérer sa dette. Les agences de notation prévoient que la dette du gouvernement américain atteindra cette année 6,3 % du produit intérieur brut, ce qui est nettement au-dessus des 3,7 % de 2022. Dans un premier temps, les rendements des obligations du Trésor américain ont monté suite à la décote. Cependant, les agences de notation n’en avaient pas encore fini avec leur dépréciation. Une semaine plus tard, Moody’s a abaissé la cote de 10 banques régionales des États-Unis et placé six grandes banques sous surveillance. Le S&P Global a ensuite emboîté le pas en y allant de ses propres décotes. Plusieurs de ces dévaluations ont eu lieu alors que le marché de l’immobilier et les taux d’intérêt élevés soulèvent l’inquiétude. Du côté des actions américaines, le secteur financier a reculé au cours du mois.

En Chine, l’économie peine toujours à remonter la côte  

Bien que le gouvernement chinois et la Banque populaire de Chine aient pris des mesures en vue de soutenir la croissance, l’affaissement de la demande, tant intérieure qu’extérieure, continue de peser sur l’activité économique. La Chine, seconde économie mondiale, a vu deux de ses indicateurs économiques clés subir de nouveaux ralentissements : les ventes au détail et la production industrielle. Sur une base annuelle, l’augmentation des ventes au détail s’est chiffrée à 2,5 %, soit la croissance la plus lente depuis le déclin de décembre 2022. On espérait que l’abolition par le gouvernement des strictes mesures de confinement allait porter les consommateurs à dépenser, mais les conditions économiques grèvent le budget des ménages qui, en conséquence, freinent leurs dépenses. L’effet sur la production a été très semblable. La production industrielle a grimpé de 3,7 % sur une base annuelle en juillet, soit une baisse par rapport à l’augmentation de 4,4 % du mois précédent. De même, la production manufacturière et minière a ralenti en juillet. Cette baisse de production s’est répercutée sur les entreprises industrielles qui ont enregistré depuis le début de l’année 2023 une baisse de 15,5 % de leurs profits par rapport à pareille date l’an passé. En plus de ces difficultés en matière de dépenses et de production, le marché de l’immobilier chinois continue d’être sous pression. Le promoteur immobilier chinois Evergrande Group, qui avait connu des problèmes d’endettement l’an passé, s’est mis sous la protection de la loi sur la faillite aux États-Unis en raison des graves problèmes qui affligent le marché immobilier chinois. En présence d’une telle incertitude et de l’activité économique qui bat de l’aile, la Banque populaire de Chine a réduit son taux directeur sur les prêts à un an et les prêts à moyen terme à un an, dans l’espoir de relancer la croissance économique.