Revue des marchés de septembre 2023

Gestion de placements Canada Vie - 6 octobre 2023
Pour le mois ayant pris fin le 30 septembre 2023
l'architecture

Introduction

Les marchés boursiers mondiaux se sont repliés en septembre, car la probabilité que les taux d’intérêt restent élevés plus longtemps qu’escompté a ébranlé la confiance des investisseurs. Par conséquent, ces derniers se sont retirés des actifs à risque. La Banque du Canada (BDC), la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque d’Angleterre (BDA) ont toutes trois décidé de faire une pause lors de leurs rencontres de septembre. La Fed tout particulièrement a déclaré qu’il se pouvait qu’une nouvelle hausse de taux ait lieu cette année puisque l’inflation demeurait supérieure à la cible voulue. En effet, l’inflation s’est accrochée en septembre, au détriment des ménages et des entreprises. L’activité manufacturière mondiale s’est contractée, ce qui indique que la demande pour les biens manufacturés reste inconsistante.

Au Canada, l’indice composé S&P/TSX a reculé. Le secteur des services de communication a affiché la perte la plus importante. Selon l’indice de référence américain MSCI, les actions américaines ont également battu en retraite. Les rendements des obligations à 10 ans des gouvernements canadiens et américains ont progressé ce mois-ci. Le prix de l’or a baissé tandis que celui du pétrole a monté.

Le marché canadien de l’habitation montre des signes d’essoufflement 

De plus en plus de données montrent qu’une certaine faiblesse commence à miner le marché de l’immobilier au Canada. L’Association canadienne de l’immobilier a fait savoir que les ventes de maisons existantes avaient chuté de 4,1 % en août au Canada. Il s’agissait d’une deuxième baisse mensuelle de suite. Le prix de référence des maisons a encore grimpé, suggérant que la pression exercée par une offre moindre continue de faire monter les prix. L’insuffisance en matière de logements constitue désormais un problème manifeste pour tous les niveaux canadiens de gouvernement qui sont confrontés à un marché de l’immobilier que plusieurs jugent inabordable. Dans le cadre du Fonds pour accélérer la construction de logements, le gouvernement fédéral a fait un premier pas dans le but d’élargir l’offre. Le Fonds investira 74 millions $ pour aider la ville de London en Ontario à bâtir 2 000 maisons d’ici trois ans. Cette initiative devrait jeter quelques pelletées de terre dans le fossé séparant la disponibilité de la demande, mais il reste encore beaucoup à faire. La Société canadienne d’hypothèque et de logement estime que l’économie canadienne devra ajouter 3,5 millions d’unités pour combler ce fossé et résoudre le problème d’accessibilité. Il semble que les taux hypothécaires, principaux moteurs de l’activité sur le marché immobilier, resteront hauts pendant encore longtemps. La BDC a maintenu son taux d’intérêt à 5,00 % à sa rencontre de septembre, mais elle fait savoir aux marchés qu’il est peu probable qu’elle l’abaisse dans un avenir proche.

La croissance économique américaine subit des pressions 

Les données de la Réserve fédérale de Chicago (Fed de Chicago) révèlent que l’activité économique des États-Unis s’est retrouvée sous pression en août, car les conditions financières serrées gênent de plus en plus les ménages américains. L’indice d’activité nationale de la Fed de Chicago a dégringolé à -0,16 alors qu’il était de 0,07 en juillet (un chiffre négatif dénote une croissance inférieure à la tendance). Bien que ce ralentissement de l’activité économique n’a rien d’étonnant, ce qui l’a provoqué soulève des inquiétudes quant à l’économie des États-Unis. Les indicateurs ayant trait à la consommation et aux ménages ont été les deux principaux éléments négatifs du mois d’août. La consommation personnelle a été un facteur essentiel de la croissance économique américaine au sortir de la pandémie, mais elle semble maintenant refluer. Selon un récent rapport de Fitch Ratings, les dépenses de consommation devraient chuter considérablement d’ici le premier trimestre de 2024 à cause du loyer de l’argent élevé, du relâchement sur le marché du travail et de la croissance moindre des salaires. De plus, comme le souligne Fitch, les épargnes engrangées pendant la pandémie, lesquelles sont à l’origine d’une large part des dépenses faites au cours des quelques dernières années, ont fondu. Consciente de la situation, la Fed n’a pas relevé les taux d’intérêt lors de sa réunion de septembre. Bien que l’inflation reprenne sa course, la banque centrale des États-Unis note la présence de quelques poches de faiblesse dans l’économie, ce qui l’a motivée à maintenir les taux. Quoi qu’il en soit, La Fed prévoit que ceux-ci resteront élevés.

Au Royaume-Uni, l’inflation s’incline plus que prévu   

Au Royaume-Uni, l’inflation commence à baisser, une bonne nouvelle pour la Banque d’Angleterre (BDA), les ménages et les entreprises. Elle demeure cependant haute et supérieure à la cible de 2 % de la banque centrale, ce qui signifie que les mesures prises par la BDA ont mis un peu plus longtemps que celles des autres banques centrales à calmer les ardeurs de l’inflation. Au Royaume-Uni, cette dernière a régressé à 6,7 % en août contre 6,8 % en juillet. Selon un sondage de Bloomberg, elle a d’ailleurs été inférieure aux 7,0 % qu’appréhendaient les économistes. Les chiffres d’août montrent que les prix des aliments, des boissons non alcoolisées et des équipements ménagers ont levé le pied, amélioration qui a malheureusement été annihilée par la brusque remontée du coût de l’essence résultant de celle du prix du pétrole. Bien que l’inflation n’abandonne pas, la BDA a surpris les marchés lors de sa rencontre de septembre en maintenant son taux directeur à 5,25 %, une première depuis 2021. Cette pause risque cependant de ne pas durer puisque la BDA a exprimé sa volonté de l’interrompre si nécessaire.

OPEP prévoit que la demande en pétrole va s’accentuer  

Le prix du pétrole a bondi cet été, et cela s’est poursuivi en septembre alors qu’il a progressé de près de 10 %. Plusieurs facteurs expliquent cette récente hausse. Peu avant le troisième trimestre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a annoncé qu’elle réduirait la production, car l’économie mondiale chancelante créait un climat d’incertitude quant aux besoins en pétrole. Toutefois, l’économie mondiale a fait preuve de résilience et sa consommation de pétrole est demeurée appréciable. Dans ses rapports mensuels du troisième trimestre, l’OPEP a reconnu que le progrès de l’économie mondiale surpassait les attentes, lui permettant d’entrevoir que la demande mondiale en pétrole sera relativement forte. L’OPEP estime que celle-ci augmentera de 2,4 millions de barils par jour cette année, et de 2,4 millions de barils par jour en 2024. La flambée du prix du pétrole accorde peu de répit aux ménages canadiens qui doivent déjà composer avec un prix à la pompe conséquent. L’inflation canadienne a repris son ascension au cours des derniers moins en partie à cause de l’escalade du prix du pétrole. Ce mois, le secteur de l’énergie a tiré profit d’un gain sur le marché boursier canadien.