Revue des marchés de décembre 2024
Canada Vie - Jan 10, 2025
Pour le mois ayant pris fin le 31 décembre 2024
Les marchés boursiers mondiaux ont reculé en décembre. La Réserve fédérale américaine (Fed) a révisé à la baisse ses attentes en matière de réduction des taux pour 2025. L’inflation globale s’est relevée, principalement parce que le prix des produits de l’énergie a été inférieur par rapport à l’année de base. L’activité du secteur des services a continué de mener la croissance tandis que celle du secteur manufacturier est restée amorphe. La Fed, la Banque du Canada (BDC) et la Banque centrale européenne (BCE) ont toutes réduit leurs taux en décembre, mais la Banque d’Angleterre (BoE) et la Banque du Japon (BDJ) les ont maintenus.
Au Canada, l’indice composé S&P/TSX s’est replié ce mois-ci. Le secteur des services de communication est arrivé en queue de peloton. Les actions américaines ont également reculé. Le prix du pétrole a monté et celui de l’or a fléchi. Les rendements des obligations gouvernementales à 10 ans du Canada et des États-Unis ont progressé en décembre.
La ministre des Finances du gouvernement canadien démissionne
La scène politique canadienne a été secouée par un coup de théâtre peu avant la publication en décembre de la mise à jour économique de l’automne. Le jour même de la présentation officielle, la ministre des Finances du gouvernement canadien, Chrystia Freeland, a démissionné du cabinet. Elle a expliqué ne pas partager le point de vue du premier ministre Justin Trudeau sur l’avenir du Canada et sur la façon de réagir aux éventuels tarifs douaniers des États-Unis. Le ministre canadien du Logement, Sean Fraser, a également démissionné la même journée. Ces événements ont porté les Canadiens à s’interroger sur le futur du premier ministre Trudeau. Malgré tout, la mise à jour économique de l’automne a été présentée. On y apprend que le déficit pour l’exercice financier 2023-2024 excédera de 21 milliards $ celui prévu dans le budget initial. Le gouvernement canadien a beaucoup de pain sur la planche. Les partis de l’opposition réclament des élections. De plus, le gouvernement fait face à la nouvelle administration présidentielle américaine qui prévoit imposer des taxes sur les exportations canadiennes vers les États-Unis.
Le gouvernement du Canada doit aussi composer avec le ralentissement des conditions économiques. L’activité des consommateurs et des entreprises, de même que celle du marché de l’immobilier, a fléchi en 2024, incitant la BDC à commencer à sabrer dans les taux d’intérêt. Lors de sa rencontre de décembre, la BDC a soustrait 50 points de base (pb) de son taux d’intérêt au jour le jour, le portant ainsi à 3,25 %. Il s’agissait pour la BDC non seulement de sa cinquième réduction de suite, mais d’une deuxième coupe consécutive de 50 pb. D’autres baisses sont à prévoir, mais la BDC a déclaré qu’elles devraient être de 25 pb et non de 50 pb.
Les administrateurs de la Fed ne prévoient que deux réductions de taux en 2025
Lors de sa dernière rencontre de 2024, en décembre, la Fed a abaissé le taux cible de ses fonds fédéraux de 25 pb à 4,25 %—4,50 %. Il s’agissait pour la Fed de sa troisième réduction de 2024 dans un contexte où les pressions inflationnistes s’atténuent et le chômage s’accentue. Après une première diminution de 50 pb en septembre, la Fed a choisi d’opérer deux moindres coupes de 25 pb en raison de la vigueur des conditions économiques. Dans l’avenir, la Fed pourrait décider d’abaisser graduellement les taux d’intérêt. Elle prévoit que la croissance économique des États-Unis sera plus forte et que l’inflation demeurera au-dessus de la cible des 2 %. Par conséquent, les administrateurs de la Fed ne prévoient plus que deux réductions en 2025. Sitôt après cette déclaration, les marchés boursiers ont chuté abruptement mais ont récupéré vers la fin du mois. Les conditions économiques de la première économie mondiale nécessitent encore des taux d’intérêt restrictifs. L’économie américaine a tiré profit d’un gain annualisé de 3,1 % au troisième trimestre de 2024, tandis que l’inflation a surpassé les 2,7 % en novembre. Les marchés espèrent que la Fed allégera encore les taux en 2025, mais la banque centrale doit composer avec un environnement économique qui pourrait l’obliger à adopter une approche graduelle.
Au Royaume-Uni, la menace inflationniste perdure
Au Royaume-Uni, comme les pressions inflationnistes restent élevées, la BoE a préféré ne pas abaisser les taux d’intérêt lors de sa rencontre de décembre. Le taux annuel de l’inflation est passé de 2,3 % en octobre à 2,6 % en novembre, soit l’augmentation la plus rapide depuis mars 2024. Les prix des aliments, du logement et du divertissement ont encore monté au cours du mois. L’inflation de base a fait de même, atteignant 3,5 % d’une année sur l’autre en novembre. Les données montrent que l’inflation demeure menaçante au Royaume-Uni, ce qui inquiète les administrateurs de la BoE qui voudraient la ramener à la cible des 2 %. À sa rencontre de décembre, la BoE a maintenu son taux directeur à 4,75 %. La banque s’efforce de soutenir l’économie en période de ralentissement tout en freinant les pressions inflationnistes qui ne décolèrent pas. Le produit intérieur brut du Royaume-Uni n’a pas changé au troisième trimestre de 2024, un fait inédit depuis sa contraction au quatrième trimestre de 2023. Pendant ce temps, la BCE a réduit ses trois taux directeurs de 25 pb chacun. Il s’agissait pour la BCE de sa quatrième coupe en 2024, dans un contexte où la croissance économique laisse à désirer et les pressions inflationnistes se relâchent. On prévoit que les deux banques centrales vont continuer à diminuer les taux d’intérêt en 2025.
L’OPEP+ reporte la réduction de la production
À sa réunion de décembre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) ont déclaré qu’ils allaient attendre encore trois mois, c’est-à-dire jusqu’à avril, avant d’accroître leur production. L’OPEP+ avait antérieurement dit vouloir diminuer ses restrictions en matière de production en prévision de l’augmentation de la demande et dans le but de rééquilibrer le marché. Cependant, l’OPEP+ a fait savoir que l’offre était devenue excédentaire, car la demande demeure plutôt tiède, en raison surtout de la faible activité économique de la Chine, la deuxième économie mondiale. Plusieurs membres de l’Organisation procéderont à une nouvelle réduction volontaire de la production. Toute l’Organisation prolongera ses restrictions quant à la production jusqu’à la fin de 2026 et non de 2025. La croissance plutôt faible en Chine et au Royaume-Uni, les tensions géopolitiques et les futures décisions de la nouvelle administration américaine assombrissent les perspectives quant à l’offre et à la demande pour le marché du pétrole. Le prix de celui-ci a monté en décembre. Cependant, il a chuté de 12 % depuis la fin de juin 2024, à cause en partie de l’inquiétude touchant à la demande.